Je déteste les attrapes-touristes. C’est vrai, il n’y a rien qui m’écoeure plus en voyage qu’une mise en scène pour attirer les étrangers. Logiquement, avec son centre-ville bien blanc créé de toutes pièces pour les touristes, j’aurais dû fuir San Pedro de Atacama au Chili à la vitesse grand V et ne jamais y remettre les pieds. Pourtant, la région a un petit je ne sais quoi me force à y retourner. Ça, et le fait qu’à cause d’Europcar, nos plans de road trip du désert d’Atacama jusqu’aux Piedras Rojas sont tombés à l’eau. Mais certainement pas tombés dans l’oubli.
Planifier un road trip dans le désert d’Atacama
Nous avions réservé depuis belle lurette un SUV 4×4 à Europcar San Pedro d’Atacama au Chili. L’objectif: partir 3 jours à la découverte du désert d’Atacama et de ses environs. L’endroit étant considéré comme l’un des meilleurs spots sur terre pour observer les étoiles, nous avions planifié un itinéraire avec nuits sous la tente histoire de pouvoir en profiter pleinement. Bref, le plan parfait. La veille du départ, nous avons fait le plein : des Cup-a-Soups, des pâtes, des cannes de thon, des légumes en canne, des biscuits et une quantité phénoménale d’eau. On était prêt à partir à l’aventure. Mais pas notre SUV 4X4.
Europcar San Pedro de Atacama : plus jamais !
Ça, on l’a vite compris le lendemain matin, alors qu’on venait récupérer notre machine au bureau d’Europcar de San Pedro de Atacama. Dans la cour, aucune trace du fameux SUV. Des pick-up et une voiture hatchback. Bon, on ne va pas capoter tout de suite qu’on se dit. On ne sait jamais, peut-être ont-ils décidé de nous filer un plus gros véhicule.
Encore plein d’espoir, on rentre et on engage la conversation avec l’agent. Et bang, elle pète notre balloune. D’abord, elle tente : « le mot pick-up sur votre réservation ne signifie pas que vous avez réservé un 4×4 ». On le sait madame, on n’est pas con, qu’on avait envie de lui dire. Ce sont les mots SUV 4×4, écrits noir sur blanc sur la confirmation de réservation, qui nous le font croire.
Elle s’acharne à nous dire que nous avons réservé une petite Nissan hatchback, alors qu’on lui brandit la réservation avec la description et la photo du véhicule cité en exemple, un Suzuki Jimny. On lui explique qu’on a spécifiquement réservé un SUV 4×4 pour aller du désert d’Atacama jusqu’aux Piedras Rojas, un trajet qui n’est pas sécuritaire d’entreprendre sans un 4×4. Rien n’y fait. Elle refuse catégoriquement d’honorer notre réservation. Comme seule option, elle nous dirige vers la ligne téléphonique d’Europcar Chile. On lui demande d’utiliser le téléphone, puisque nos portables ne fonctionnent pas au Chili. La réponse est non, débrouillez-vous. C’est ainsi que nos plans de road trip du désert d’Atacama jusqu’aux Piedras Rojas au Chili sont tombés à l’eau.
Changement de plan forcé
Après avoir passé 2 heures au téléphone à tenter de joindre le bureau régional d’Europcar pour trouver un véhicule décent, nous nous sommes finalement résignés. Le plan d’origine n’allait pas se concrétiser. Inutile de s’acharner plus longtemps, il fallait trouver un plan B. Nous devions attraper un vol vers Santiago 3 jours plus tard, ce qui nous obligeait à rester dans les environs. Nous avons donc établi notre nouveau quartier général dans un autre hostel, celui que nous avions auparavant étant complet pour les nuits à venir. Pour atténuer la douleur, on en a choisi un avec une piscine. Certes, il était plus cher, mais on avait en masse de Cup-a-Soups pour nourrir une armée et ainsi éviter les restos pour les 3 prochains jours.
Le temps des décisions
Puis, on a fait la liste de choses que l’on voulait voir au départ : la Vallée de la Lune, les étoiles depuis le désert d’Atacama, les lacs Miscanti et Mimique ainsi que les Piedras Rojas. Nous avons ensuite vérifié si nous avions le budget et/ou l’envie de payer autant pour s’y rendre en tour organisé. Rapidement, nous avons rayé de la liste les attractions les plus éloignées de San Pedro de Atacama, les excursions étant super dispendieuses et les paysages similaires à ceux que nous venions tout juste de voir en Bolivie.
Il nous restait donc la Vallée de la Lune et les étoiles. Deux options s’offraient à nous : rejoindre l’un des nombreux tours organisés ou louer un vélo et y aller par nous-mêmes. Assoiffés d’aventure, nous avons évidemment choisi les vélos.
Louer un vélo à San Pedro de Atacama : Partout en ville des agences proposent la location de vélo. Faites un tour de piste et comparez les offres. Assurez-vous que la location comprend un casque et un dossard (obligatoires pour se rendre à la Vallée de la Lune), ainsi que le nécessaire pour vous débrouiller en cas de pépin. Si vous envisagez de rouler après le coucher du soleil, demandez une lumière. Nous avons aidé quelques cyclistes, qui tentaient de s'éclairer avec leurs portables sans succès, à rentrer au bercail grâce à nos lampes ! Et de grâce, avant de partir pour de bon avec le vélo, testez-le dans les rues avoisinantes.
La Vallée de la Lune à vélo
Bon, je ne vous cacherai pas que l’expérience a été un tantinet moins confortable que ne l’aurait été un road trip. Dans le désert, il fait chaud. En pédalant dans le sable, il fait encore plus chaud. Et nous, en voulant assister au coucher du soleil dans la Vallée de la Lune, nous sommes partis de San Pedro de Atacama en plein après-midi. Comme un sauna, je vous dis.
Nous roulons environ 6 km sous un soleil de plomb avant de rejoindre l’accueil, où nous payons le droit d’entrée ($2 000 ARS / personne). Après s’être assurés que nous avions l’équipement obligatoire (casque et dossard jaune), les gardiens nous laissent finalement passer. Sans plus tarder, on s’élance sur la piste de sable, que l’on partage malheureusement avec les voitures et les autobus (salut la poussière en pleine face !). Ça monte, ça monte et ça monte pendant encore 8 km avant d’atteindre notre premier objectif, le Mirador Achaches, depuis lequel on a une superbe vue sur la Vallée de la Lune.
On revient sur nos pas pour assister au coucher du soleil sur la Duna Mayor. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à avoir eu cette idée : les autobus se succèdent et le sentier menant au point de vue est même engorgé. On comprend pourquoi quand on voit le soleil se coucher à l’horizon !
Observer les étoiles depuis la Vallée de la Lune
Nous laissons les centaines de visiteurs quitter la dune avant de redescendre vers la route à notre tour, sous l’oeil vigilant des gardiens. Bien lentement, nous reprenons les vélos, les casques et les dossards. Notre tactique est bien simple : nous allons nous attarder sur le chemin du retour histoire de pouvoir observer les étoiles depuis la Vallée de la Lune. Il est interdit d’y passer la nuit, mais on pouvait quand même y passer une partie de la soirée en traînant un peu (beaucoup) des pieds.
Et voilà le résultat:
Suis-je toujours en beau fusil de ne pas avoir pu faire mon road trip à travers le désert d’Atacama ? Certainement. Mais je suis tout de même satisfaite de ce que nous avons réussi à voir malgré les imprévus. Non, nous n’avons pas pu observer les étoiles depuis nos sacs de couchage. Mais nous avons bien ri en tentant de rentrer en vélo à la lueur de nos lampes de poche. Laisser place à l’improvisation, se laisser surprendre. C’est aussi ça l’aventure.
Voyager, c’est se laisser porter par l’imprévu
Peu importe le nombre d’heures que l’on passe à planifier nos voyages, des imprévus – pour ne pas dire des merdes – peuvent survenir à tout moment et foutre en l’air nos plans. Des réservations qui ne sont pas honorées, des autobus en retard, du mauvais temps : tout peut arriver. L’important, c’est de savoir s’adapter. Et pour le reste, on y retournera. À la prochaine, San Pedro de Atacama !
Ça vous est déjà arrivé de voir vos plans de voyage s’envoler ? Comment avez-vous réagi ?
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Vos photos sont superbes et vos récits passionnants.
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Oh que oui ça nous est arrivé Michel et moi lorsque nous étions en route pour venir vous visiter en Allemagne et nous avons eu un problème avec Europcar aussi…vous vous souvenez? Nous étions responsable du problème mais nous avons dû changer nos plans , ce qui nous a permis de vivre de belles expériences à vélo. Comme tu dis , il faut savoir s’adapter en voyage, quel que soit le genre de voyage.
2 commentaires sur «Pourquoi je retournerai dans le désert d’Atacama»