On dit qu’il n’y a pas de mauvaise température, que des mauvais vêtements. Ceci est bien vrai, et j’ai pu moi-même le constater lors d’une randonnée dans les Dolomites en hiver. Je vous raconte, mais laissez-moi d’abord vous présentez mes bien-aimées, les Dolomites.
Les Dolomites, Dolomiti, Monti Pallidi ou les « montagnes pâles »
Probablement nos montagnes préférées jusqu’à maintenant, situées tout au nord de l’Italie, près de la frontière avec l’Allemagne et l’Autriche. Nous les avions visité en été et elles s’étaient même taillées une place dans notre top 3 des randonnées à faire en Europe. Notre hôte du moment nous avait alors fortement recommandé d’y revenir en hiver, histoire de pouvoir fouler les sentiers alors moins fréquentés avec nos raquettes à neige. Nous avons ainsi planifié nos vacances des fêtes de 2016 pour faire de la randonnée dans les Dolomites.
Visiter les Dolomites en hiver, yay or nay?
L’hiver, dans les Dolomites, c’est chaud, c’est froid, bref c’est difficile à prévoir. Sur les basses montagnes, les gens font du ski en t-shirt alors que sur les plus hauts sommets, on enregistre des records de vent et de basses températures. Difficile, donc, de prévoir l’équipement nécessaire pour une randonnée, lorsque l’on sait que l’on part du fin fond de la vallée pour grimper le plus haut possible. Bref, normalement, Francis et moi somme plutôt bien préparés : des vestes en GORE-TEX, des manteaux isolants, des bottes de randonnées imperméables et tout ce qu’il faut pour se garder au chaud. Sauf cette fois dans les Dolomites.
Randonnée dans le Parc national de Puez-Odle
Grödner Joch Tour du lac de Crespëina, Sëlva, Wolkenstein
Distance : 12.3 km
Dénivelé : 670 mètres
Nous étions partis pour faire une randonnée facile, étant donné le souvenir un peu trop frais de Francis qui avait bien failli tomber dans un ravin deux jours plus tôt en raison d’une belle grosse plaque de glace sur un sentier. Selon notre compréhension de la carte topographique, nous devions marcher majoritairement sur la face sud du massif, ce qui, pensions-nous, signifiait que nous n’aurions que très peu de neige sur le sentier. Nous avons donc pris les vêtements chauds sans trop abuser ainsi que les crampons, en laissant toutefois les raquettes et les pantalons de neige derrière.
La montée sur la face sud nous a bien réchauffé, et nous pensions être arrivés au bout de nos peines lorsque nous avons rejoint un premier col. Erreur. Le col nous menait plutôt sur un plateau couvert d’une épaisse couche de neige, que nous allions devoir traverser pour rejoindre la vallée de l’autre côté. Avec toute cette neige, les crampons ne nous étaient d’aucune utilité – il nous aurait fallu les raquettes ! Nous décidons tout de même de continuer, convaincus que ce serait rapide. Deuxième erreur. Marcher dans la neige est beaucoup plus difficile que de marcher en sentier. Chaque pas représente un effort physique, alors que nous renfonçons dans la neige – ce qui, évidemment, nous ralenti.
Surprise sur le Haut Plateau de Crespëina
Peu à peu, mes bottes de marche prennent l’eau. Heureusement, à faire de l’aérobie dans la neige depuis une heure, je ne sens pas le froid. Comble de malheur, nous arrivons enfin au bout de ce plateau, mais un mur se dresse devant nous. En été, ce doit être super facile, mais en hiver, sans sentier et sans raquette, c’est un peu de la folie. Encore une fois, on se dit qu’il en reste qu’un tout petit peu, et que le soleil est en train de dorer le sentier qui nous ramènera à la voiture, juste de l’autre côté. On se lance alors à l’assaut de ce mur de neige.
J’avance avec peine, la peur de mourir gelée sur ce plateau pognée dans la gorge. Le soleil descend dangereusement, et nous avons encore un col à passer – off road à part de ça. Je refuse de paniquer, mais je fais déjà l’inventaire de mon sac à dos mentalement, histoire d’évaluer combien de temps je pourrais survivre sur ce foutu plateau les pieds trempés.
Nous rejoignons de peine et de misère le fameux col de Crespëina. Je pourrais tordre mes gants, mes collants et mes bas. Mes bottes trempées font scouich-scouich à chaque pas, et il me reste un bon 4 km à descendre. Promis juré, la prochaine fois je prends les raquettes, les guêtres et des vêtements chauds en surplus !
Nos 5 indispensables pour faire de la randonnée en hiver (faites ce que je dis, pas ce que je fais !) :
- Beau temps, mauvais temps, nous ne partons jamais sans nos manteaux hardshell en GORETEX Arc’teryx. Je n’ai jamais rien vu d’aussi imperméable, respirant et résistant de ma vie. Ce hardshell, avec un bon manteau en duvet en dessous, peut affronter les hivers les plus froids.
- Les sentiers de randonnée en montagnes sont bien souvent recouverts de glace en hiver. Pour éviter de glisser dans un ravin (hein Francis !?), nous portons normalement des petits crampons comme ceux-ci.
- Quand il y a de la neige, il n’y a rien de mieux que les raquettes MSR. Elles sont légères et faciles à insérer dans la poche extérieure du sac à dos, alors vous n’aurez aucune raison de les laisser derrière en pensant qu’il n’y aura pas assez de neige là-haut.
- Pour ne pas geler sur place pendant les pauses, amenez-vous un thermos avec de l’eau chaude et un sachet de thé. C’est un tantinet plus lourd qu’une gourde, mais les bienfaits qu’on en retire sont énormes !
- Elles sont utiles autant dans la bouette que dans la neige : les guêtres de randonnée ! En hiver, elles empêchent la neige d’entrer dans vos bottes, vos bas de se mouiller et vos pieds de geler. Il y en a pour tous les budgets et tous les goûts ici.
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La prochaine fois tentez le trek des Dolomites frioulanes, des Alpes carniques et juliennes, en direction de l’Autriche et de la Slovénie.
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Bonjour, mon copain et moi avions prévu de partir fin avril début mai dans les Dolomites et nous voulions camper sous tente plusieurs nuits, est ce que cela semble faisable avec de bons duvets ? Est-ce qu’il risque de faire trop froid ?
Merci ! -
Bonjour,
nous voulions partir dans les Dolomites début Mai, mais j’ai peur que ça soit encore l’hiver par là bas. Pensez vous que ça soit une bonne idée pour des randonneuses débutantes qui ne feront que des randonnées à la journée (entre 2 à 5 h par jours) ?
5 commentaires sur «Les Dolomites en hiver»